Airplay ! Airplay ! Vaste programme d’écrire une chronique sur cet album, vaste programme car très "casse-gueule" ! En premier lieu Airplay est plus un projet qu’un véritable groupe, un projet réunissant David Foster et Jay Graydon, deux monstres sacrés. Airplay c’est un seul LP qui paraîtra en 1980. Aujourd’hui Airplay est considéré par beaucoup comme un Graal, quelque chose de forcément intouchable, une œuvre à part !
Je me souviens alors que j’étais encore très jeune, (ça devait être en 1982, j’étais alors en pleine période découverte "westcoast"), je bavardais "calif." avec un homme de quelques années mon aîné, croisé chez un disquaire de Bordeaux, ce fut le premier à prononcer devant moi le nom d’Airplay, il m’en avait dit le plus grand bien et pour résumer sa pensée, "j’étais nul" de ne pas encore l’avoir. Ce n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd, et je mis tout en œuvre pour essayer de me le procurer, la mission s'avérait ardue pour un petit périgourdin comme moi !
Deux ou trois ans après je réussissais enfin à le capturer, je l’attachais et je l’enfermais à double tour dans ma chambre en bonne place sur mes étagères ! Et j’en attendais tellement que je fus forcément déçu.
Je ne vais pas me livrer à une présentation de Graydon et Foster, premièrement elle ne serait pas exhaustive, et deuxièmement toutes les personnes qui vont me lire, connaissent peu ou prou les grands faits d’armes de ces deux génies du son californien ! Ils ont contribué avec quelques autres à inventer le "son" de Los Angeles de la fin des années 70 et de la première moitié des années 80. Leurs productions sont souvent légendaires, beaucoup de leurs compositions sont célèbres, bref un palmarès rarement égalé aux Etats-Unis ! Même si par la suite, un des deux eut une longévité commerciale que l’autre n’a pas eu.
Alors ce Airplay me direz-vous, et bien comme je le dis en préambule et au risque de me répéter je n’en pense pas forcément que du bien, même encore aujourd’hui avec le recul nécessaire à la réflexion ! Ce n’est pas un mauvais album car il possède bien évidemment des minutes de grâce, mais l’ensemble n’est pas (de mon point de vue) assez homogène pour en faire un de mes albums de chevet. Je le trouve par moments surproduit, certaines chansons m’accrochent beaucoup moins que d’autres. Autant il existe énormément d’albums sous-estimés dans le genre "westcoast", autant celui-ci me paraît surestimé.
Stranded (David Foster / Jay Graydon / Tom Kelly) débute avec de l’énergie à revendre, les guitares en avant, la chute lors du refrain me fait penser à Supertramp, dommage que Stranded soit tant chargé, je suis certain qu’avec une production plus sobre, il aurait gagné en qualité, tant pis. Stranded fut repris par Sheila l’année suivante sur Little Darlin’ ! L’introduction de Cryin’ All Night (David Foster / Jay Graydon / Steve Kipner) est tout aussi électrisante que Stranded, pour ensuite laisser la place à un clavier fort bienvenue, Cryin’ All Night est à ranger parmi les réussites de cet opus, la mélodie est belle et efficace et la voix de Funderburk est dans le bon ton ! It Will Be Alright (David Foster / Jay Graydon / Allee Willis) est la première ballade, les couplets sont magnifiques, en revanche j’aurais vu moins d’effets de synthétiseurs lors du refrain, mais l’ensemble est tout de même largement satisfaisant ! Nothin’ You Can Do About It (David Foster / Jay Graydon / Steve Kipner) est sans contestation possible le chef-d’œuvre d’Airplay, un titre qui emporte tout. Nous savons tous que la perfection n’existe pas dans ce bas monde, mais sur Nothin’ You Can Do About it nous n’en sommes pas loin, et ce sont les frissons pratiquement à chaque écoute ! On peut tout de même noter que Nothin’ You Can Do About It fut créé en premier par Manhattan Transfer sur Extensions produit par Jay Graydon, quelques mois auparavant. Leslie Smith en fera également sa version sur Heartache ! La ballade Should We Carry On (David Foster / Jay Graydon / B.J. Cook Foster) continue dans la qualité, belle introduction que Jay Graydon rééditera sur Mornin’ d’Al Jarreau, la belle mélodie qui suit a de quoi nous captiver, et la voix juvénile de Funderburk est parfaitement à l’aise. Avec Leave Me Alone (David Foster / Jay Graydon / Allee Willis) ça se gâte un peu, en tout cas je suis beaucoup moins convaincu, ce n'est vraiment pas inoubliable. Sweet Body (David Foster / Jay Graydon / Ira Ingber) malgré une bonne introduction au piano et des couplets plutôt sympathiques dans un style AOR, patauge un peu au moment du refrain, dommage ! Bix (David Foster / Jay Graydon / Steve Kipner) commence plutôt bien avec son introduction à la Earth, Wind Fire, malheureusement la suite n’est pas du même tonneau et à l’arrivée cette chanson se révèle assez passable, Bill Champlin est quand même présent pour épauler Funderburk sur ce morceau. She Waits For Me (Jay Graydon / Harry Garfield) est l’autre bijou d’Airplay, j’aime vraiment, c'est parfait pour la route, très "road song", la "westcoast song" qui dès la première écoute vous transporte, un vrai bonheur ! Pour After The Love Is Gone (David Foster / Jay Graydon / Bill Champlin) je n’ai pas d’avis tranché, même si je préfère la version d’Earth, Wind & Fire. Je trouve quand même l’interprétation de Funderburk un peu limite, heureusement que Champlin arrive sur le refrain pour prendre le "lead". Si je devais choisir, je préfère quand même celle de Jay Graydon en 1993 sur son album Airplay For The Planet. Une dernière question pourquoi c’est After The Love Has Gone pour Earth, Wind & Fire et After The Love Is Gone pour Airplay ? Une erreur de frappe, une coquille? Je n’ai pas encore la réponse…
Airplay ne fonctionna pas d’un point de vue commercial et il ne devait pas y avoir de suite au projet, même si on voit le nom d’Airplay apparaître sur la B.O. du film St. Elmo’s Fire en 1986 sur la chanson Stressed Out (Close To The Edge). Il faut dire aussi que nos deux compères ont eu un agenda surbooké durant toute la décennie des années 80.
Produit et Arrangé par : Jay Graydon & David Foster
Enregistré par : Keith Olsen, Humberto Gatica, Mark Linett, David DeVore
Mixé par : Jay Graydon
Airplay :
Jay Graydon : Guitares, Chant, Chœurs
David Foster : Claviers
Tommy Funderburk : Chant, Chœurs
Musiciens additionnels :
Bill Champlin, Max Gronenthal, Tom Kelly : Chants et Chœurs
Jeff Porcaro, Mike Baird : Batteries
David Hungate : Basse
Steve Lukather, Ray Parker, Jr. : Guitares
Steve Porcaro, Pete Robinson : Programmations de Synthétiseurs
Cuivres : Gary Grant, Jerry Hey, Charlie Loper, Steve Madaio, Lew McCreary, Bill Reichenbach
Cuivres arrangés par : Jerry Hey
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Dernier commentaire :
Au risque de me répéter, je trouve que le côté surproduit nuit à l'ensemble, la même année Graydon produisait This Time pour Jarreau et Foster Bi Coastal pour Peter Allen, et je trouve qu'il n'y a pas photo. 🙂 Et puis je n'ai jamais été non plus un inconditionnel de la voix de Funderburk. Mais cet album est dans le panthéon des classiques du genre, alors soit ! 😉
posté le : April 22, 2021 10:52
Pour moi cet album est un must. Alors je peux comprendre les reticences de jean Philippe mais je ne les partage pas. On est dans la Westcoast comme je l'aime plus axé vers l'aor et le rock Fm que vers le jazz. C'est effectivement sur produit mais ca me va tres bien, les titres sont tous tres bons et ils peuvent faire partie aisement de toutes bonnes compils .
posté le : April 21, 2021 11:37
Ce n'est pas par "provocation" que je mets des réserves sur l'ensemble de ce disque, c'est vraiment mon ressenti. Malgré des goûts similaires, nous avons des approches différentes sur telle ou telle oeuvre et des fois nous pouvons diverger sur certains détails. Mais c'est tant mieux, sinon le monde serait trop triste ! 😉
posté le : May 3, 2020 16:06
Un must have
posté le : May 3, 2020 15:01
Merci pour ton commentaire Alain, mais comme tu es membre de ce site, il faut t'identifier à chaque fois en arrivant sur le site avant de poster un commentaire, ainsi je serai prévenu de ton commentaire et je pourrai te répondre directement. (Tu as moyen d'enregistrer ton mdp et ton mail pour être identifié automatiquement quand tu arrives sur Pacific Summer Sound). Bon dimanche.
posté le : May 3, 2020 13:27
Alors ... En 1980 ... J'avais donc 13 ans ...ben ... J'étais à fond " Stray cats " et rockabily ... Bien loin du genre WESTCOAST ... C'est à partir de 1982 que j'ai "viré ma cutie" et découvert les Graydon, Foster, Champlin et consorts à travers EWF, Al Jarreau, MJ ... Le virus de la WEASTCOAST était en moi ... J'aime beaucoup cet album qui pour moi est un incontournable du genre ...
posté le : May 3, 2020 12:50
posté le : May 2, 2020 11:32
posté le : May 1, 2020 23:27
posté le : May 1, 2020 23:17
posté le : May 1, 2020 23:15
posté le : May 1, 2020 23:12
posté le : May 1, 2020 21:12
posté le : May 1, 2020 21:06