Dan Fogelberg est décédé prématurément en décembre 2007 des suites d’un cancer à l’âge de 56 ans. Il laisse derrière lui une discographie riche et des chansons extraordinaires.
Il était un auteur-compositeur-interprète de grand talent, issu de la vague folk, country-rock du début des années 70. Son premier LP Home Free sort en 1972, enregistré à Nashville et produit par Norbert Putnam, Home Free n’obtiendra qu’un succès d’estime, on peut y remarquer la chanson Stars qui sera reprise par Amy Holland en 1980 sur son disque éponyme.
Souvenirs parût en 1974 et produit par Joe Walsh, il atteindra la 17e place du Billboard 200, dès lors sa carrière était véritablement lancée ! Suivront Captured Angel (1975), Nether Lands (1977), le disque en duo avec Tim Weisberg Twin Sons Of Different Mothers en 1978, Phoenix (1980), son plus grand succès commercial le double LP The Innocent Age en 1981, le Greatest Hits comportant deux inédits Make Love Stay et la très cinématographique Missing You, et Windows And Walls en 1984 qui nous intéresse dans cette chronique.
Windows And Walls sera enregistré au Caribou Ranch dans le Colorado, à Longview Farm dans le Massachusetts, mais aussi au Record Plant de Sausalito, ainsi qu’aux studios Sunset Sound à L.A. Autant vous le dire sans attendre, Windows And Walls est l’album que je préfère dans sa discographie. Beauté des arrangements, des mélodies, et l’atmosphère qui s’en dégage m’a toujours fascinée.
Windows And Walls fit face à un double défi ! Tout d’abord succéder à un disque comme The Innocent Age n’était pas chose facile, en effet, l’opus précédent avait été une grande réussite commerciale et artistique, les critiques avaient aussi largement adhéré à ce projet ambitieux. Le second défi et pas le moindre était que la scène musicale avait considérablement changé depuis 1981. Les tendances et les goûts avaient évolué, les sons new wave, dance, pop, écrasaient tout le reste, alors que la musique de Dan Fogelberg était très enracinée dans les années 70. La conséquence fut que les DJ des radios US ne s’intéressèrent que très peu à Windows And Walls. Malgré ce handicap il sera certifié disque d’or et arriva à se hisser à la 15e place du Billboard 200, le single The Language Of Love se classera 13e au Billboard Hot 100.
La puissance est de mise sur The Language Of Love, titre assez rock où les guitares électriques sont en avant, le refrain bénéficie d’une belle inflexion mélodique et les harmonies vocales se font remarquer pour notre plus grand bonheur ! Ce titre sent les grands espaces et l’asphalte ! Il en sera le premier single extrait. L’ambiance du morceau éponyme Windows And Walls nous plonge dans un climat mystérieux et poétique ! Une chanson acoustique agrémentée d’une mélodie formidable où les arrangements de cordes enflent petit à petit pour définitivement nous enchanter. On retrouve un peu de rythme sur le magnifique The Loving Cup, à la première écoute ce fut le morceau qui remporta mes suffrages. On démarre sur un faux tempo et puis le refrain nous transporte directement dans les grands espaces, en faisant marcher notre imagination nous pouvons nous retrouver rapidement en Arizona entre Tucson et Flagstaff, c’est presque magique ! Tucson, Arizona (Gazette) est la pièce de bravoure de Windows And Walls, véritable chef-d’œuvre, elle vous transportera dans la stratosphère musicale. Durant plus de 8 minutes il nous conte un fait divers dramatique mis en musique de la meilleure des façons. Très acoustique, Tucson Arizona monte en puissance pour arriver à un orgasme musical extraordinaire. Lors de mon périple au sud-ouest des Etats-Unis j’avais eu le privilège de pouvoir l’écouter dans la voiture en sillonnant les immenses boulevards de Tucson, juste au moment du "sunset", alors que le soleil flirtait avec le sommet des montagnes à l’ouest de l’agglomération, c’est un des moments dont je me souviendrais toute ma vie !
La seconde face du vinyle commençait avec Let Her Go, qui à l’image de The Language Of Love débute avec les guitares électriques au premier plan, Let Her Go est racé et idéal pour parcourir les highways ! La beauté de la mélodie de Sweet Magnolia (And The Travelling Salesman) a de quoi vous clouer sur place, si vous aimez les beaux sentiments, les belles émotions, cette chanson est faite pour vous, le solo de Tom Scott en rajoute une couche comme si la voix de Dan Fogelberg ne suffisait pas. Au bout de 36 ans je n’arrive pas à m’en lasser ! Believe In Me sera choisi comme second single, l’ambiance flirte avec celle que dégageait Windows And Walls. C’est beau, émouvant et le refrain atteint des sommets mélodiques qui vous toucheront immanquablement ! L’intro des guitares électriques sur Gone Too Far nous annonce la road-song parfaite. On décapote et cheveux au vent c’est parti pour le Grand Canyon ! Cette conclusion est admirable pour un album d’exception !
Toutes les chansons sont signées Dan Fogelberg.
Un an plus tard paraîtra High Country Snows le seul album vraiment Country de Dan Fogelberg.
Produit par : Dan Fogelberg avec Marty Lewis
Enregistré par : Marty Lewis
Dan Fogelberg : Chant, Guitares Electriques, Guitares Acoustiques, Guitare Classique, Piano, Percussions, Synthétiseur Roland Jupiter, Chœurs, Arrangements des Cordes
Joe Vitale : Batterie
Russ Kunkel : Batterie, Castagnettes, Tape Loop
Jeff Porcaro : Batterie
Kenny Passarelli : Basse
Norbert Putnam : Basse
Mike Porcaro : Basse
Mike Hanna : Piano, Orgue, Piano Electrique, Claviers Synthétiseur Roland Jupiter, Chimes, Synthétiseur Prophet V, Arrangements des Cordes
Joe Lala : Tambourine, Cowbell, Congas, Triangle
Tom Scott : Clarinette
Glen Spreen : Arrangements des Cordes
Timothy B. Schmit : Harmonies Vocales, Chœurs
Max Gronenthal : Chœurs
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Dernier commentaire :
Merci Christophe, ce disque est mon préféré de Fogelberg, un artiste que j'ai toujours adoré !
posté le : June 18, 2021 19:20
Album et artiste découvert à la fin des années 90 et grâce à qui ???
(à Jean-Phi !)
posté le : June 17, 2021 18:04