Quand Patti Austin signe son contrat sur le nouveau label de Quincy Jones, Qwest Records, elle n’est déjà plus tout à fait une inconnue.
Patti Austin a la particularité d’avoir débuté très jeune dans le métier, en effet, elle est chanteuse professionnelle depuis l’âge de cinq ans ! Son père Gordon Austin était tromboniste et elle baigne déjà dans la musique depuis le berceau ! C’est grâce à lui qu’elle assistera à un concert de Dinah Washington à l’Apollo Theatre de New-York et qu’elle eut l’occasion de la rencontrer. Par la suite Dinah Washington deviendra sa "marraine de scène" et la présentera à Quincy Jones.
Elle connut un succès mineur dès 1969 avec le single Family Tree. Au milieu des années 70 elle signera un contrat sur le label CTI appartenant à Creed Taylor, trois albums paraîtront, End Of A Rainbow en 1976, Havana Candy en 1977 et Body Language en 1980. En parallèle on peut l’entendre sur lLove Light du japonais Yutaka Yokokura, mais aussi sur Off The Wall de Michael Jackson, ou encore avec Tom Browne, Angela Bofill, Steely Dan, Joe Cocker, Roberta Flack, pour ne citer que ceux-ci. Quincy Jones la recrute pour deux de ses albums, Sounds And Stuff Like That en 1978 et The Dude (voir la chronique sur Pacific Summer Sounds) en 1981. Entre-temps elle a interprété Moody’s Mood en duo avec George Benson sur Give Me The Night.
1981 c’est l’année de la signature sur Qwest Records suivi de la parution de Every Home Should Have One. Baby Come To Me composé par Rod Temperton et chanté en duo avec James Ingram, sera propulsé à la première place du Billboard Hot 100, grâce à la série General Hospital, alors très populaire aux Etats-Unis. Baby Come To Me, c’est l’exemple type, presque un cas d’école, de ce que peut apporter un film ou une série à une chanson. 73e au Billboard avant la série General Hospital et une fois que ce morceau y fut inclus, il atteindra la plus haute marche du podium ! Quant à Every Home Should Have One, il atteindra la 36e position du Billboard 200. Cet opus recèle quand même une particularité, à savoir l'absence de cuivres, (si on excepte le saxophone de Ernie Watts), chose très rare sur les productions Quincy Jones.
Do You Love Me? (Rod Temperton) met en valeur le super chorus de guitare de Steve Lukather, et le son de Quincy Jones brille de mille feux, ce son qui était si identifiable au L.A. des années 80. Do You Love Me? fonctionna bien puisqu’il fut 1er dans le Billboard Hot Dance Club Play et 24e dans le Billboard R&B ! Love Me To Death (Rod Temperton) est une composition typiquement dans le style Temperton. Excellent titre agrémenté d’un refrain remarquable, et puis toujours ce son admirable imprimé par Q ! The Way I Feel (Eric Kaz / Wendy Waldman) est une chanson qui m’a accroché dès la première écoute, et certainement le morceau que je préfère sur Every Home… La classe à l’état pur ! Every Home Should Have One (Dominic Bugatti / Frank Musker) atteindra la 62e place du Billboard Hot 100! Chanson composée par le duo Bugatti & Musker qui fera paraître l'opus The Dukes l'année suivante, avec le fameux Mystery Girl ! On ne présente plus la ballade Baby Come To Me (Rod Temperton) dont j’ai parlé juste avant, elle est interprétée avec James Ingram. Inutile de faire un long discours sur ce tube, Vous l’avez tous entendu au moins une fois dans votre vie !
The Genie (Rod Temperton) ouvrait la seconde face, avec des notes arabisantes, cette introduction nous transporte dans un conte des Mille et Une Nuit, pour ensuite atterrir sur une piste de danse. Le sens de la mélodie de Temperton est toujours palpable sur The Genie ! Stop, Look, Listen (Linda Creed / Thom Bell) fut créé par The Stylistics en 1971. C’est un grand classique du Philly Sound, repris maintes et maintes fois. La version qu’en livre Austin est vraiment agréable et colle parfaitement avec l’ambiance du LP. Symphony Of Love (Rod Bowkett) est ma seule réserve sur cette production. Il faut dire que j’ai toujours eu du mal avec le reggae. Ce n’est pas que ce morceau soit désagréable mais je le trouve beaucoup moins percutant que le reste. Pour replacer les choses dans le contexte, nous sommes en 1981 et le reggae est encore un genre très à la mode, il était de bon ton de placer un morceau avec un rythme reggae ici et là dans certaines productions du début des années 80. Oh No, Margarita (Patti Austin / Michael Boddicker) évolue dans un genre "soul/fusion", c’est très bien fait et Oh No, Margarita est une des rares compositions de Michael Boddicker. Quelle idée remarquable de conclure avec The Island (Ivan Lins / Victor Martins / Alan Bergman & Marilyn Bergman) un morceau à la beauté incomparable ! L’interprétation d’Austin est sublime, l’instrumentation somptueuse, la réussite est totale !
Every Home Should Have One est une excellente synthèse entre la "soul music" et le son "westcoast", comme savait si bien le fabriquer Quincy Jones aidé en cela par l'ingénieur du son Bruce Swedien !
Produit par : Quincy Jones
Enregistré et mixé par : Bruce Swedien
Patti Austin : Chant, Chœurs, Arrangements des Voix
James Ingram : Duo sur Baby Come To Me
Steve Lukather : Guitare, Guitare Acoustique
Eric Gale : Guitare
Louis Johnson : Basse
Eddie Watkins : Basse
Anthony Jackson : Basse
John Robinson : Batterie
Chris Parker : Batterie
Greg Phillinganes : Claviers, Synthétiseurs
David Foster : Synthétiseurs
Michael Boddicker : Synthétiseurs
Bob James : Synthétiseurs
Richard Tee : Piano, Claviers
Paulinho Da Costa : Percussions
Ralph MacDonald : Percussions, Arrangements des Percussions
Rod Temperton : Synthétiseurs, Arrangements, Arrangements des Voix et des Synthétiseurs
Jerry Hey : Arrangements des Synthétiseurs
Quincy Jones : Arrangements, Arrangements des Voix et des Synthétiseurs
Gilson Peranzzetta : Arrangements
Ernie Watts : Saxophone Tenor
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