Hourglass (1997)

James Taylor peut s’enorgueillir d’une très belle carrière, il rentre aujourd’hui dans le petit cercle des auteurs-compositeurs-interprètes incontournables aux Etats-Unis. Sa musique s’inscrit dans un mélange de folk et de soft rock, et ses performances scéniques sont toujours admirables que ce soit d’un point de vue de l’interprétation ou des musiciens qui l’accompagne.

Quand il entre en studio pour l’enregistrement de Hourglass, cela faisait pratiquement six ans que New Moon Shine (1991), son opus précédent était arrivé dans les bacs. Ce dernier obtint un grand succès puisqu’il fut disque de platine, une tournée s’en suivit et un excellent Live relatant ces concerts parut en 1993, à l’occasion écoutez la version de Shower The People avec le final éblouissant de Arnold McCuller !

Les années 90 furent assez éprouvantes pour James Taylor, en effet, son frère Alex devait disparaître prématurément et il dû subir un divorce qui fut prononcé en 1996. A ce propos les paroles de Enough To Be On Your Way font références à sa séparation et au décès de son frère. Hourglass, sa quatorzième galette, sortit finalement en 1997 et les critiques furent dithyrambiques, le succès public fut aussi au rendez-vous car il atteindra la 9^e place du Billboard 200. Cet album fut aussi consacré aux Grammys en remportant la précieuse récompense dans la catégorie "Best Pop Album", ce qui n’était pas arrivé à James Taylor depuis JT en 1978. Le producteur et ingénieur du son Frank Filipetti se vit aussi attribuer un Grammy pour le "Best Engineered Album".

Line Em Up (James Taylor) ouvre dans le plus pur style Taylor, une très belle composition toute en chaloupée, de jolies nappes de synthétiseurs lui donne une atmosphère particulière. L’orchestration est exceptionnelle et le bridge est un beau moment d’émotion ! Je rajouterai une mention particulière pour les harmonies vocales ! L’introduction de la séduisante Enough To Be On Your Way (James Taylor) évolue dans un registre plus folk, comme je l’ai dit précédemment, les paroles de cette chanson font référence aux deux épreuves qu’il a traversé durant les années 90. On y remarque la participation du violoncelliste Yo-Yo Ma. C’est un titre d’un grand esthétisme, et nous y remarquons la qualité de la formation qui l’accompagne. Le tempo de Little More Time With You (James Taylor) se rapproche de Hard Times qui figurait sur l’opus Dad Loves His Work, comme Enough To Be On Your Way ce morceau fut extrait en single et devint un tube mineur au Billboard, dans la catégorie "Adult Contemporary". Stevie Wonder y fait une apparition avec son harmonica ! Gaia (James Taylor) est un morceau exceptionnel, hymne à l’écologie, tout est beau dans cette chanson, la mélodie, l’instrumentation, les harmonies vocales, l’émotion y transpire tout au long des cinq minutes trente-deux que dure ce titre. Gaia n’est pas loin du chef-d’œuvre et on y remarque le saxophone soprano de Branford Marsalis ! Le captivant Ananas (James Taylor) se joue sur une rythmique plus soutenue, plus rhythm and blues ! Pour nous français, on y remarque avec grand plaisir que James Taylor chante certains passages dans la langue de Molière, chose qu’il avait déjà faite sur l’album Flag en 1979 avec Chanson Française. Jump Up Behind Me (James Taylor) fait un clin d’œil avec bonheur à la world music et Sting est présent pour quelques harmonies ! Sur l’émouvante et courte Another Day (James Taylor) on le retrouve accompagné de sa guitare acoustique, la qualité exceptionnelle de la mélodie est pour beaucoup dans le fait que je place ce morceau tout en haut du panier, le violoncelle de Yo-Yo Ma est encore une fois mis en avant. Up Er Mei (James Taylor) continue le sans-faute, ce disque est décidément inspiré de bout en bout, les compositions y sont d’une qualité remarquable ! La très belle Up From Your Life (James Taylor) s’écoule sur un rythme de valse lente, avec toujours cette instrumentation épatante et les harmonies vocales sont toujours admirables ! Sur Yellow And Rose (James Taylor) la Country est à l’honneur avec la participation de Shawn Colvin aux harmonies et Dan Dugmore à la Pedal Steel ! C’est le moment de coiffer votre Stetson et de chausser vos Santiags ! Avec Boatman (James Taylor) on retourne dans la ballade traditionnelle lorgnant encore du côté de la Country Music, et c’est toujours autant inspiré ! Walking My Baby Back Home (Fred E. Alhert / Roy Turk) est la seule reprise de Hourglass, ce titre composé à l’origine en 1930 bénéficia de plusieurs versions ! Enfin le disque se conclut avec Hangnail, il était gravé en morceau caché, titre très marqué encore une fois dans le style Country.

Hourglass fait partie des meilleurs disques de James Taylor, c’est un incontournable !

Produit par Frank Filipetti & James Taylor

Productrice associée : Jill Dell’Abate

Enregistré et mixé par : Frank Filipetti

James Taylor : Chant, Guitare Acoustique, Penny Whistle, Harmonica

Clifford Carter : Claviers

Jimmy Johnson : Basse

Carlos Vega : Batterie, Percussions

Bob Mann : Guitares

Dan Dugmore : Pedal Steel Guitare

Ross Traut : High Strunt Guitare

Stevie Wonder : Harmonica sur Little More Time With You

Branford Marsalis : Saxophone Alto & Soprano sur Gaia et Up From Your Life

Michael Brecker : Saxophone Tenor, Ewi sur Ananas et Jump Up Behind Me

Yo-Yo Ma : Violoncelle sur Enough To Be On Your Way et Another Day

Sting : Harmonies Vocales sur Jump Up Behind Me

Jill Dell’Abate : Harmonies Vocales sur Up Er Mei

Shawn Colvin : Harmonies Vocales sur Yellow And Rose

Mark O’Connor : Violon

Arnold McCuller, Kate Markowitz, David Lasley, Arnold McCuller : Chœurs

Rob Mounsey : Arrangements des Cuivres

Stanley Silverman : Arrangements du violoncelle

Edgard Meyer : Basse Acoustique, Arrangements du violoncelle