Michael Ruff est né à Salt Lake City en Utah, mais a passé ses années scolaires à Boston et à Manchester, dans le Connecticut. Il a débuté le piano dès l’âge de trois ans et était considéré comme un prodige par ses professeurs.
À 17 ans, il partit en tournée sur la côte Est derrière James Cotton, John Lee Hooker et d'autres groupes de blues. Par la suite il déménagea à New York, et y rencontra Randy Vanwarmer, partit en tournée avec lui et joua sur son album Terraform (1980), avec des musiciens comme Tony Levin et Shane Fontayne. C’est au début des années 80 qu’il s’installa à Los Angeles où il enregistre deux albums avec The Beckmeir Brothers et commence à faire des séances avec d'autres artistes.
C’est ainsi qu’il joua avec Jose Feliciano et partit en tournée avec Karla Bonoff, puis est devenu le directeur musical de Rickie Lee Jones pour son Pirates Tour. Après, Il enregistra quelques démos avec Brenda Russell, puis commença à jouer avec un groupe de R&B à Los Angeles qui comprenait des membres de Rufus (Andre Fischer, Bobby Watson, Tony Maiden). C’est Brenda Russell qui fit venir le producteur Tommy LiPuma (George Benson, Michael Franks, The Crusaders, etc.) pour voir Michael Ruff se produire, LiPuma fut séduit, ce qui aboutit à un contrat avec Warner Bros pour son premier opus Once In A Lifetime, qui nous intéresse dans cette chronique.
Aujourd’hui devenu culte auprès des fans de soft rock californien, ce disque ne trouva malheureusement pas son public lors de sa parution, malgré sa qualité indéniable. Au risque de me répéter sur les raisons de cet échec commercial (j'en ai déjà parlé dans d'autres chroniques), j’avance comme argument principal le fait qu’étant sorti en 1984 et par rapport au type de production et d’instrumentation organique qui le compose, les chances de succès de Once In A Lifetime étaient dès lors hypothéquées. En effet, en cette année 84 ce sont (à quelques rares exceptions près) les productions synthétiques qui tiennent le haut du pavé, ainsi que les looks extravagants, or Michael Ruff possédait un look que je qualifierai d’ordinaire et sa musique ne rentrait pas dans la catégorie de ce qu’attendait les "kids" de cette époque. Si Once In A Lifetime était paru deux-trois années auparavant, son destin en eut peut-être été changé !
Côté production c’est bien entendu le prestigieux Tommy LiPuma aux manettes avec l’aide d'extraordinaires ingénieurs du son. Côté musiciens nous retrouvons la partie rythmique du groupe Rufus, mais également d’autres "sessionmen" fascinants tels que Steve Gadd, Abraham Laboriel, Dean Parks ou encore Jerry Hey ! La musique quant à elle s’oriente vers le soft rock californien mais agrémentée ici et là d’éléments jazz ou encore R&B. L’écriture musicale de Ruff possède une vraie personnalité et revêt de belles qualités mélodiques !
C’est Walkin’ With Somebody (Michael Ruff) qui ouvre le feu, claviers en avant, mélodie imparable, accélérant sur le refrain, c’est un titre enlevé qui se révèle comme étant parfait comme entrée en matière ! On poursuit avec Hometown (Michael Ruff) qui débute comme une jolie ballade pour prendre du rythme sur le refrain, la mélodie et les arrangements y sont remarquables ! Let Her Stay (Michael Ruff) est une très belle douceur, encore une fois il y montre ses qualités de mélodiste hors pair, on y relèvera aussi l'excellence de l’instrumentation et des arrangements typiquement "westcoast" enveloppent cette mélopée ! Love Go Round (Michael Ruff) est l’archétype même du titre californien, toujours un début se déroulant dans le calme pour accoucher d’un refrain plus rythmé avec des chœurs flirtant avec le gospel, à noter le final assez proche du jazz fusion ! C’est un des morceaux que je préfère dans cette œuvre. Nous poursuivons l’aventure avec Once In A Lifetime (Michael Ruff), tube évident pour moi, je me suis toujours dit que ce morceau aurait pu être interprété par George Benson, j’imagine aisément Mr. Benson chanter ce morceau en s’aidant de sa guitare magique ! Les cuivres sont présents et c’est un classique calif. sans l’ombre d’une hésitation ! Nous retournons dans la ballade de haut niveau avec Don’t Ever Say Goodbye (Michael Ruff), on ne peut qu’être aux anges en écoutant cette mélodie se dérouler tranquillement, le résultat est enchanteur, il n’y a qu’à prêter attention aux chœurs du refrain pour s’en convaincre. Ariel (Michael Ruff) fait également figure de classique, les couplets évoluent sur un faux rythme, les arrangements y sont de toute beauté et le refrain est tout en chaloupé avec de très belles harmonies vocales ! Dedication (Michael Ruff / Larry John McNally) est peut-être plus difficile à appréhender si on le compare au reste du matériel proposé ici, mais ce titre s’écoute quand même avec grand plaisir et au bout de trois passages on l’aura adopté sans le moindre problème ! Cet opus se concluait avec More Than You’ll Ever Know (Michael Ruff), certainement sa chanson la plus connue, cette superbe ballade fait également office de classique instantané, ambiance intimiste et minimaliste, juste sa voix et le piano! Pour terminer je dirai que Once In A Lifetime est à ranger parmi les derniers grands classiques "calif." de l’âge d’or du genre ! Indispensable !
Produit par : Tommy LiPuma
Enregistré par : Elliot Scheiner, Bill Schnee, Al Schmitt
Enregistrements additionnels : Frank Wolf, George Massenburg, Mick Guzauski
Michael Ruff : Chant, Arrangements, Claviers, Chœurs, Arrangements des Cordes & des Cuivres
Steve Gadd, John Robinson, Andre Fischer : Batterie
Ralph Humphrey : High Hat & Drums
Abraham Laboriel, Jimmy Haslip, Jimmy Johnson, Bobby Watson, Snuffy Walden : Basse
Hugh McCracken, Dean Parks, Jeff Pevar, Mike Miller, Donald Griffin : Guitare
James Harrah : Guitare & Guitare Acoustique
Paulinho Da Costa : Percussions, Timbales
David Sanborn : Saxophone
Bill Reichenbach, Jerry Hey, Chuck Findley, Kim Hutchcroft, Larry Williams : Cuivres
Larry Williams : Arrangements des Cuivres
Joe Turano, Vonda Shepard, Jim Gilstrap, Daryl Phinessee, Howard Smith, Hamish Stuart, Brenda Russell, Adie Gray, Larry John McNally : Chœurs
Dale Oehler : Chef d’Orchestre
Jerry Vinci : Premier Violon
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Dernier commentaire :
Je l 'avais également acheté en vinyle à sa parution ! C'est un classique!
posté le : May 5, 2021 18:34
je l'ai acheté en vinyl quand l'album est sorti et je m'en lasse pas
posté le : May 3, 2021 19:55
posté le : April 5, 2021 21:14
posté le : April 5, 2021 21:14