Rush Street (1991)

Après le grand succès de Repeat Offender (voir la chronique sur ce site), Richard Marx revenait sous le feu des projecteurs en 1991, avec Rush Street ! 

Pour un artiste, c’est toujours difficile de faire paraître deux opus à la suite, comportant le même niveau de matériel, Rush Street, malgré des qualités évidentes , allait se révéler un ton en-dessous par rapport à son glorieux prédécesseur !

Il sortit un peu plus de deux ans après Repeat Offender, en octobre 1991, et depuis certaines choses avaient changé dans le "music business"! Le son s’était durci, l’arrivée du mouvement grunge n’était pas étranger à cet état de fait. L’autre explication du semi-échec de Rush Street est le matériel proposé, on alterne l’excellence avec quelques chansons plus anecdotiques! Le format CD qui s’était démocratisé depuis 1988, permettait de fabriquer des albums plus longs, et à partir du début des années 90, beaucoup d’artistes prirent l’habitude de rajouter des morceaux, peut-être sous la pression des labels? Treize chansons composent cet opus (quatorze pour le Japon), je pense que s’il n’y en avait eu que dix, l'album aurait gagné en cohérence et en qualité! En revanche, au niveau du son, il n’y a rien à redire, c’est puissant, racé et incisif.

Rush Street s’est malgré tout bien vendu, il s’est écoulé à deux millions d’exemplaires aux Etats-Unis (4 millions pour le précédent), mais ne se classera qu’à la 35e place du Billboard 200, en comparaison Repeat Offender était monté tout en haut du podium! Côté singles, seul Hazard parvint dans le Top 10 du Billboard Hot 100! Nous remarquons aussi la présence de quelques invités prestigieux, en dehors des habituels, on peut citer Billy Joel, Tommy Lee, Terry Bozzio ou encore Marcus Miller, pour ce dernier, plus habitué aux productions jazz ou soul, il était très rare de le voir collaborer avec des artistes comme Richard Marx!

Playing With Fire (Richard Marx / Steve Lukather) débute sur une boîte à rythme rappelant la nouvelle soul de l’époque, que distillait des groupes comme Soul II Soul, ce n'est finalement qu'un clin d’oeil, car nous sommes rapidement entraînés en terrain connu, la guitare acérée de Steve Lukather et le chant de Richard Marx, nous replonge dans l’ambiance de Repeat Offender, avec toutefois un son plus aiguisé, plus hard ! Love Unemotional (Richard Marx) met en avant la basse formidable de Marcus Miller, instrumentalement le niveau est très élevé, les couplets sont d'une efficacité redoutable, dommage que le refrain manque de percutant et soit un peu facile! Avec Keep Coming Back (Richard Marx) on atteignait les sommets, c’était la première fois que Richard Marx faisait une incursion aussi marquée dans la "soul music", le final de Luther Vandross est un moment unique ! Keep Coming Back grimpera jusqu’à la douzième place du Billboard Hot 100! Take This Heart (Richard Marx) bénéficie d’une très belle mélodie, ce morceau est à ranger parmi ses meilleurs et nous ramène à Lonely Heart figurant sur son premier album ! Hazard (Richard Marx) est de mon point de vue le chef-d’œuvre de ce LP, cette ballade mélancolique, évoquant la mystérieuse disparition d’une certaine Mary, bénéficie d’une orchestration alternant instruments synthétiques et organiques. On notera également le solo de guitare acoustique par Bruce Gaitsch. Ce sera le single qui montera le plus haut dans le Billboard, il atteindra la 9e place! Hands In Your Pocket (Richard Marx) est plus anecdotique, il manque assurément du relief à ce titre et une mélodie plus aboutie pour qu’il retienne vraiment notre attention! Avec Calling You (Richard Marx / Bruce Gaitsch) on retrouve de l’inspiration, de la créativité, avec un refrain percutant, assurément un des bons passages de cette œuvre! Je n’aime pas vraiment Superstar (Richard Marx), dont Marx confirmera plus tard que ce titre fut écrit en pensant à Madonna, le refrain n’est pas mauvais, mais il manque le petit plus ! Streets Of Pain (Richard Marx / Fee Waybill) composé avec l’aide de Fee Waybill (The Tubes), lorgne du côté du hard rock, ce n’est pas franchement pas ce que je préfère ici. Sur I Get No Sleep (Richard Marx), le piano de Billy Joel est présent, c’est séduisant, le refrain où les voix féminines dominent, est une complète réussite ! Le piano sur Big Boy Now (Richard Marx / Fee Waybill) est plutôt bien senti, c’est un beau moment, faisant ressortir musicalement ce que l’on aime chez cet artiste! La ballade Chains Around My Heart (Richard Marx / Fee Waybill) fut choisie comme quatrième single et atteindra la 44e place du Billboard Hot 100, c’est une bonne chanson, mais n’atteignant pas toutefois la qualité des Right Here Waiting ou encore de Hold On To The Nights! Rush Street se clôt sur Your World (Richard Marx), morceau sympathique, mais loin d’être inoubliable!

Produit par: Richard Marx

Enregistré par: Bill Drescher, Peter Doell, Ray Blair

Mixé par: Bill Drescher, Brian Malouf

Richard Marx: chant, chœurs, piano, Fender Rhodes, claviers, arrangements

Terry Bozzio, Mike Baird, Jonathan Moffett, Tommy Lee: batteries

Jeff Porcaro: batterie, arrangements

Randy Jackson, Marcus Miller, Nathan East, Lee Sklar, Jim Cliff: basses

Steve Lukather: guitares, arrangements

Bruce Gaitsch: guitares, guitare acoustique, arrangements

Michael Landau: guitares, guitare acoustique, arrangements

Paul Warren: guitare

Greg Phillinganes: Fender Rhodes

Bill Champlin: orgue Hammond B-3

Billy Joel: piano

Mike Egizi: claviers, programmations, chœurs

Kim Bullard: claviers

Chris Trujillo: percussions

Jon Clarke: programmation de la batterie

John Logan: harmonica

Lee Thornburg: trompette, trombone

Steve Grove: saxophone

Luther Vandross, Richard Page, Steve George, Paul Warren, Dalbello, Tamara Champlin, Cindy Mizelle, Cheryl Lynn, Brandy Rosenberg, Matt Westfield, Janet Gardner, Ruth Marx: chœurs