Tous les mélomanes vous le diront, il se trouve des albums ou des morceaux qui vous procurent immédiatement de la joie, des frissons, des émotions, jusqu'à vous soutirer quelques larmes, qui interagissent de suite avec votre corps et votre esprit et vous font accéder à une sorte de plénitude. Je peux dire que c'est ce qui vient de m'arriver à l'écoute du nouvel opus de Christopher Cross.
Aussi loin que je peux remonter, le premier souvenir que j'ai à propos de Christopher Cross, concerne son passage à l'émission "Les Visiteurs du Mercredi" sur TF1, ça devait être en 1979 ou en 1980, (j'avais 14 ou 15 ans) et Patrick Sabatier (sauf erreur de ma part) présentait ce nouvel artiste qui était alors un illustre inconnu pour la plupart d'entre nous. Il avait interprété (sous réserve) "Ride Like The Wind" et "Never Be The Same", me concernant ce fut une révélation, même si je n'avais pas acheté de suite son premier lp, trop occupé que j'étais à écouter Dire Straits, Police, Wings, Beatles et autres Supertramp!
Son premier album remporta cinq Grammy Awards, le second "Another Page", très bon également, connu un succès moindre, mais dégagea un tube avec "All Right"... La suite des années 80, pour des raisons que j'ai déjà évoqué (voir chronique de "Back Of My Mind"), seront moins prolifiques pour Cross, avec deux albums de moindre qualité "Every Turn Of The World" (1985) et "Back Of My Mind" (1988). Sa véritable renaissance artistique eut lieu en 1992 avec la parution de "RendezVous", album artistiquement majeur dans sa discographie. "Window" n'est pas dénué d'intérêt, et il suivit deux plus tard. La fin des années 90 vit la parution de "Walking In Avalon", même si il ne compte pas comme un disque essentiel, il recèle de très beaux moments comme par exemple l'instrumental "Rainy Day In Vancouver" ! Il fallut attendre 9 ans pour voir la parution de "Christopher Cross Christmas", un bel album de Noël avec quatre nouvelles compositions, le reste étant des reprises de chansons traditionnelles. Enfin le moyen "Doctor Faith" en 2011 et le très bon "Secret Ladder" en 2014, sont les derniers albums studios en date. Je passe outre les compilations et les différents "live" qui viennent étoffer un peu plus sa discographie.
Christopher Cross c'est avant tout une voix presque cristalline et un sens exceptionnel de la mélodie. Mais c'est aussi des arrangements somptueux, et, chose que l'on a souvent tendance à oublier, un excellent guitariste avec un son de guitare reconnaissable d'entre tous. Il a d'ailleurs l'occasion de le démontrer à plusieurs reprises sur "Take Me As I Am", s'il en était encore besoin.
"Take Me As I Am" est un album avec un concept différent par rapport au reste de sa discographie, dans le sens où, les morceaux qui le compose, sont souvent plus instrumentaux que chantés. Il n'y a aucun titre entièrement instrumental, mais tout au long de ce disque on peut entendre à plusieurs reprises les prouesses des excellents musiciens qui l'accompagnent. Les superbes solo de guitares, de saxophones, de claviers, le tout enrobés de magnifiques arrangements et mélodies, font de cet opus une œuvre majeure dans sa discographie, pour le plus grand bonheur de nos oreilles !
Dire que mis à part les amateurs de Christopher Cross, ce disque va passer pratiquement inaperçu, c'est vraiment dommage que de tels artistes n'est pas de la part des médias une meilleure promotion, car cet opus le mérite vraiment. Malheureusement ce genre de musique n'est plus en grâce de nos jours auprès de certaines élites... Too bad...
On commence avec le superbe up-tempo "Haila" (Christopher Cross), morceau qui donne le ton, la rythmique est assurée par Keith Carlock (Steely Dan, Toto) et Will Lee, le sax de Andy Suzuki, le clavier de Eddy Hobizal et la guitare de Cross font le reste... On retrouve cette voix qui n'a absolument pas bougé, ainsi que le son de sa guitare que j'ai toujours adoré ! On poursuit avec le titre éponyme "Take Me As I Am" (Christopher Cross), magnifique ballade avec de très beaux arrangements de cordes et toujours le saxophone alto de Suzuki qui nous transporte littéralement vers d'autres cieux et puis... toujours cette guitare qui prend le relais pour nous propulser vers les grands espaces, c'est tout simplement beau ! La ballade "Roberta" (Christopher Cross) est un hommage à Joni Mitchell, c'est toujours arrangé aux petits oignons, piano et guitare se relaient, la voix de Cross arrivant pour le très beau refrain, je serai tenté de dire qu'une bonne partie de l'esprit musical de Christopher Cross se retrouve dans ce titre, avec des accords à la "Sailing" ! On reprend du rythme avec "Down To The Wire" (Christopher Cross) et à nouveau les frissons s'emparent de votre corps, sa guitare, le clavier de Hobizal et le refrain chanté en duo avec la chanteuse Erin Ivey, apporte à ce titre une touche sensuelle et sexy qui fait la différence, et puis le son de cette guitare est un pur bonheur, tous ces éléments font de ce morceau un des grands moments de ce disque ! L'intro "Baby It's All You" (Christopher Cross) avec percussions, batterie et basse est géniale, les chœurs féminins peuvent faire penser à du Steely Dan, même Keith Carlock y va de son solo de batterie, et il nous rappelle qu'il est un très grand batteur ! Ce titre est aussi un des "highlights" de cet opus, à consommer sans modération, jusqu'à épuisement total !
"Old Days" (Christopher Cross) est plus lent, pas tout à fait ballade, c'est un mid-tempo où guitare, saxophone et piano se passent le relais, avec un refrain chanté, typiquement dans l'esprit "crossien" (sic), peut-être pas le meilleur titre de "Take Me..." mais toujours largement au-dessus de la moyenne, il faut dire qu'il a mis la barre très haute notre ami ! . On reprend un peu de rythme avec "River Of Tears" (Christopher Cross) le piano est toujours omniprésent et le refrain chanté vient illuminer cette chanson, avec toujours cette voix qui ne change pas au cours des années ! "Truth" (Christopher Cross / Rob Meurer) est une très jolie ballade interprété en duo avec Gigi Worth, il faut dire que la voix de Worth est superbe et se marie très bien avec celle de C. Cross, c'est un sans faute ! "Like Minded Saviors" (Christopher Cross) commence (une fois n'est pas coutume sur cet opus) en étant chanté, le piano enchaîne superbement et ce mid-tempo nous amène irrémédiablement, sans que l'on ait envie de résister, vers les "highways" désertiques, bordés de cactus de la Californie du sud ! Pour terminer en beauté, Christopher Cross rend hommage à son partenaire musical de toujours Rob Meurer, disparu tragiquement quelques mois plus tôt. "Alvah" (Christopher Cross) bénéficie d'arrangements somptueux avec de très belles cordes mises en place par Chris Walden, et que dire du refrain et des paroles, émouvantes à souhait, qui sauront vous faire sortir quelques larmes pour les plus émotifs d'entre vous... A titre personnel, j'ai été souvent en contact avec Rob jusqu'à son décès, et je sais qu'il aurait été plus que fier de cet album! RIP.
Vous l'avez compris, ne passez pas à côté, ce disque est une pure merveille ! Christopher Cross forever !
Produit par Christopher Cross
Enregistré par Christopher Cross, Terry Christian, Michael Verdick, Mark Casselman & Eddy Hobizal
Mixé par Chris Bell
Batterie – Keith Carlock
Basse – Will Lee
Sax – Andy Suzuki
Claviers – Eddy Hobizal
Choeurs sur “Down to The Wire” – Erin Ivey
Choeurs sur “Baby It’s All You” – Kim Parent
Marcia Ramirez et Britt Savage
Choeurs sur “Truth” – Gigi Worth
Arrangements des cordes sur "Take Me As I Am" & "Alvah" - Chris Walden
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Dernier commentaire :
Je ne te le fais pas dire ! 😉
posté le : November 7, 2020 10:34
Le seul album de CC que je ne posséde pas !!! Il faut que je remédie à cela !! Et très vite !!!
posté le : November 6, 2020 22:53