Le label « Contante & Sonante » fondé et dirigé par Gabriel Raya, est de plus en plus actif ces derniers mois, en effet, après avoir fait paraître l’excellent Gardner & Fuller à la fin de l’année 2016, le Burt Bacharach & Tonio K. au début de l’année 2017, voici le premier album du producteur, compositeur, guitariste et claviériste Tomi Malm ! Un grand merci à Gabriel, grâce à qui des productions « westcoast » de qualités peuvent encore voir le jour et ravir les amateurs que nous sommes !
Autant le dire de suite cet album est une très belle pépite du début à la fin, et devrait enchanter sans coup férir les amateurs de calif. Il faut consommer cet opus comme on déguste une sucrerie, à savoir lentement, en l’appréciant à sa juste valeur, et en y décelant toute la finesse des arrangements ! Pour ceux qui chavirent à l’écoute de mélodies ciselées, de productions léchées, avec des arrangements au cordeau et un son gigantesque, ils seront servis et rangeront ce Walkin’ On Air tout en haut du panier des disques parus durant les années 2010 !
Ce fut en 2009 que le nom de Tomi Malm apparut pour la première fois sur la scène internationale, en effet c’est le producteur et l’arrangeur du très beau Fly Away The Songs of David Foster avec les participations de Bill Champlin, Bill Cantos, Jeff Pescetto, Robbie Dupree, Bill LaBounty, ou encore Warren Wiebe. Ceux qui possèdent ce CD ne sont pas déçus du résultat, surtout vu le risque d’une telle entreprise. En effet, les albums de reprises sont souvent "casse-gueule", et qui plus est quand il s’agit de David Foster ! La réussite étant déjà au rendez-vous, ce disque n’en était que plus attendu et l’annonce de la parution de Walkin’ On Air provoqua chez beaucoup une grande excitation !
A son écoute, on va y trouver des influences dans la production, les arrangements et les mélodies, venant bien entendu de David Foster, mais aussi de Jay Graydon ou encore de Burt Bacharach ! Il y également quelques instrumentaux à forte tendance fusion, où Tomi Malm nous fait part de sa grande passion pour le jazz ! Malm a des goûts éclectiques et cet opus en est la digne illustration !
On ouvre sur le très bel instrumental Kuwakaribisha (Tomi Malm), morceau fusion par excellence, très planant dans sa première partie où la guitare de Lolo Alvarez fait des merveilles, ce titre va crescendo et explose sur la fin dans un feu d’artifice de claviers, percussions et batterie confondus ! L’intro de Favor (Tomi Malm / Frank Adahl) peut faire croire que l’on continue dans le jazz-fusion, mais c’est une fausse piste, dès que la voix de Frank Adahl pointe le bout de son nez, on plonge dans un morceau que l’on pourrait situer entre Chicago et Earth Wind & Fire, les arrangements des cuivres sont d'ailleurs un vibrant hommage à Earth Wind & Fire, Simon Phillips en est le batteur et ce up-tempo est à consommer avec délectation et sans modération ! On continue tout en douceur avec la première ballade When You’re Gone (Tomi Malm / Hyeneong Kim / Cecily Gardner), magnifiquement interprétée par Julian Thomas, la mélodie saura vous charmer dès la première écoute et les arrangements font mouche, digne des meilleures productions "fostériennes" ! Sur le titre éponyme Walkin’ On Air (Tomi Malm / Jackie Kavan) on reconnait d’entrée la voix de Jason Scheff dans un mid-tempo de grande classe ! Plus "westcoast" que ça, c’est impossible, on y décèle aussi une pointe de jazz fusion ! Le groove et le feeling sont bien présents, les cuivres donnent le ton, le solo de saxophone signé Eric Marienthal est très inspiré et la mélodie n’est pas en reste ! C’est toujours un plaisir de retrouver la voix de Warren Wiebe (qui nous a quitté il y a 19 ans) sur Show Me A Sign (Hank Easton) il partage le chant avec ZoSia. Nous ne sommes pas habitué à entendre Warren Wiebe chanter sur des accords de guitare acoustique et c’est le cas dans l’introduction de ce titre, Show Me A Sign commence comme une ballade pour ensuite partir sur un très bon mid-tempo ! Il y a incontestablement du Burt Bacharach dans les couplets de Perfect Imperfection (Tomi Malm / Jackie Kavan), à son écoute on replonge dans les compositions et les productions de Burt Bacharach durant les années 80 que ce soit d’un point de vue mélodique, mais également dans les arrangements, on peut aussi y trouver du Jay Graydon dans la construction du refrain. Le clavier de Robbie Buchanan fait des merveilles et la section rythmique composée de John Robinson et Neil Stubenhaus, nous remémore les meilleurs moments du genre. C’est Jeff Pescetto qui en assure le chant ! L’instrumental Still Life (Interlude) (Tomi Malm) débute dans un genre très « world music » avec les percussions mises en avant, pour se terminer sur quelque chose de très planant ! La ballade Wouldn’t It Be Kinder (Tomi Malm / Cecily Gardner) voit l’arrivée de Shem au chant (nouveau bassiste de Toto sur les tournées 2017/2018), ce très beau morceau évolue encore dans un style très « fostérien » ! Let’s Get To It (Tomi Malm / Jerry Lopez) retrouve du rythme, la voix de Jerry Lopez fait penser à celle de Bill Champlin et il nous livre une magnifique performance, le genre de chansons qui aurait tout à fait pu figurer dans le fameux Airplay For The Planet de Jay Graydon ! A Reason To Smile (Jeremy Lubbock) nous renvoie à Michael Jackson, en effet, cette superbe ballade aurait tout à fait pu être interprété par « The King Of Pop » ! You Belong To Me (Tomi Malm / Jeri Lynne) est un tube en puissance, l’interprétation de Clif Magness est au firmament, la mélodie est accrocheuse en diable, dès la première écoute, c’est un « instant classic » ! la ballade intimiste Today (Tomi Malm / Jyrki Manninnen) arrive en conclusion de ce très beau CD, et ma foi quelle très belle fin pour cet opus sans faute !
Les amateurs de Jay Graydon, David Foster ou encore Burt Bacharach y trouveront à coup sûr leur bonheur, cet album est d’ores et déjà un classique, c’est une grave faute de passer à côté !
Produit par Tomi Malm
Chants : Jeff Pescetto, Warren Wiebe, Jason Scheff, Shem, Julian Thomas, Frank Adahl, ZoSia Karbowiak, Jerry Lopez, Ashton Moran, Clif Magness
Batteries : Olli Estola, John Robinson, Vinnie Colaiuta, Simon Phillips, Lars Daugaard, Ruben Dalen, Jarmo Valmari
Basses : Neil Stubenhaus, Allan Nagel, Jose Manuel Prada "Popo", Lars-Erik Dahle, Jason Scheff, Alex Al
Guitares : Tomi Malm, Lolo Alvarez, Dan Warner, Porty, Bernt Rune Stray, James Harrah, Jerry Lopez
Claviers : Robbie Buchanan, Tomi Malm
Rhodes : Eirik Berge
Percussion s: Luis Conte, Lars Daugaard
Saxophone : Eric Marienthal
Cuivres : Jonas Lindeborg (trompette), Patrick Eriksson (trompette, flugelhorn), Andreas Andersson (saxophone alto), Jonas Well (saxophone bariton), Magnus Wiklund (trombone), Matias Lejdal (saxophone tenor)
Fat City Horns : Gil Kaupp (trompette), Danny Falcone (trompette), Nathan Tanouye (trombone), Rob Vader (saxophone tenor), Phil Wigfall (saxophone tenor), Eric Tewalt (saxophone bariton)
Fat City Horns arrangés par David Richardson
Chœurs : Gabriel Raya, Ashton Moran, Clif Magness, Bjarne Langhoff, Jerry Lopez, Shem, ZoSia Karbowiak, Tomi Malm, Jeff Pescetto, Frank Adahl
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