Après le flop commercial de "The Wanderer" (1980) produit par la paire Bellotte/Moroder, Donna summer, de son vrai nom LaDonna Adrian Gaines, enregistra l'album "I'm A Raibow" mais sa sortie fut ajournée et il ne paraîtra officiellement qu'en 1996.
L'opus qui nous intéresse ce soir, "Donna Summer" fut réalisé l'année suivante en 1982, c'était le premier album sans Giorgio Moroder et son seul et unique produit par Quincy Jones.
La volonté de Quincy Jones de mélanger les genres, n'est pas démentie sur cet opus, à l'instar de ce qu'il fera la même année avec "Thriller" en y invitant Eddie Van Halen pour ne citer que celui-ci. Pour revenir à "Donna Summer", on y remarque la présence du "Boss", ce qui pour l'époque pouvait vraiment paraître incongrue! En effet Donna Summer avait cette image de reine du Disco, genre alors haï et voué aux gémonies par les fans de Bruce Springsteen ! Et c'est justement là que réside en partie le génie tactique de Quincy Jones, brouiller les pistes, et montrer qu'il n'existe que deux types de musique, la bonne et la mauvaise, et ce, quelque soit le genre !
Enregistré juste avant les sessions de "Thriller" (Michael Jackson), l'album "Donna Summer" bénéficia d'un casting impressionnant. Mais peut-être à cause d'un manque de promotion, mais aussi à la non-présence d'un tube incontestable, capable de le "booster" pour le mener vers les sommets, il ne se classera que 20e au Billboard 200.
"Love Is In Control (Finger On The Trigger)" (Quincy Jones / Merria Ross / Rod Temperton) (10e au Billboard Hot 100) est un super morceau "dance", tout le savoir-faire de Q. Jones en matière de production éclate au grand jour sur ce titre, et l'introduction que l'on pourrait comparer au "Don't Stop 'Til You Get Enough" de MJ dans sa construction, est une pure merveille. L'emploi du "vocoder" est également un coup de génie ! L'intro baroque de "Mystery Of Love" (Richard Page / John Lang / Bill Meyers) brouille encore les pistes, cette introduction laisse la place à une bonne mélodie où James Ingram vient prêter main forte dans le chant. A signaler qu'il ne manque que Steve George à la signature pour que l'on ait à faire à un titre de "Pages" ! "The Woman In Me" (Michael Clark / John Bettis) fait exploser toute la sensualité de Donna Summer, les arrangements signés en partie David Paich y sont délicieux. Ce morceau se révèle idéal pour une soirée à deux, avec champagne et tutti quanti ;) ! "State Of Independance" (Vangelis / Jon Anderson) est le cover du titre de Vangelis qui figure à l'origine sur "The Friends of Mr Cairo" (1981), dans cette version non dénuée d'intérêt, Summer bénéficie d'un impressionnant "all-star choir".
"Livin' In America" (Donna Summer / Quincy Jones / Rod Temperton / David Foster / Steve Lukather) est, malgré les signatures prestigieuses de ce titre, une déception, la seconde face du vinyle aurait mérité de débuter avec un morceau plus percutant et moins hésitant que "Livin' In America". Ce n'est pas un mauvais morceau, mais les Q, Foster, Temperton, Lukather nous ont habitué à mieux ! "Protection" (Bruce Springsteen) est le fameux cover réussi du "Boss" qui met en avant un côté un peu plus rock que le reste de l'album, nous avons même la présence de Roy Bittan du E-Street Band au piano ! Ce fut comme je l'ai déjà dit en préambule, une collaboration pour le moins surprenante à l'époque ! Sur "(If It) Hurts Just A Little" (Michael Sembello / Dan Sembello / David Batteau) on reconnait très bien le style d'écriture de Michael Sembello! Les couplets peuvent faire penser à ceux de "Cowboy", morceau qui figurera trois ans plus tard sur son "Bossa Nova Hotel". Quelques mois plus tard il n'arrivera pas à placer "Carousel" sur "Thriller", mais il a pu vendre "(If It) Hurts Just A Little" à Quincy Jones pour ce disque... Je pense qu'il aurait préféré que le contraire se produise ! "Love Is Just A Breath Away" (Donna Summer / David Foster / Rod Temperton) est peut-être le seul "vrai" point faible de "Summer", peut-être trop synthétique dans la production, en tout cas il manque quelque chose pour que l'on soit convaincu... Et puis peut-être tout simplement qu'au départ ce n'est pas une bonne chanson ! On termine sur une note jazz avec la superbe reprise du classique "Lush Life" (Billy Strayhorn), l'interprétation de Donna Summer est en tout point remarquable, le Fender Rhodes de Dave Grusin est une merveille, et l'arrivée du sax de Ernie Watts fini de nous achever. Pour couronner le tout la production de Quincy Jones est du grand art !
Les ventes de cet album n'ont malheureusement pas été à la hauteur des espérances , mais il reste néanmoins un très bon exemple du savoir faire de Quincy Jones comme producteur, et illustre parfaitement le son d'une certaine époque !
Un an et demie plus tard, sous la houlette du producteur Michael Omartian, Donna Summer faisait paraître "She Workd Hard For The Money" et retrouvera un tube planétaire grâce au titre éponyme !
Donna Summer devait disparaître des suites d'un cancer le 17 mai 2012.
Cet album a été réédité en 2014 en version remastérisé avec la présence de bonus !
Produced by : Quincy Jones
Engineer, mixed by : Bruce Swedien
Donna Summer : Vocals
Special guests :
Bruce Springsteen : Guitar
Roy Bittan : Piano
Ndugu Chancler, Jeff Porcaro, Harvey Mason, Larry Bunker, John Robinson : Batteries
Paulinho da Costa : Percussions
Michael Boddicker : programmations, vocoder, programmation du vocoder, polymoog
David Paich : synthétiseur, piano, claviers, arrangements des rythmes et des synthétiseurs
Steve Lukather : guitare
Louis Johnson : Basse
Steve Porcaro : programmations de batterie
Greg Phillinganes : synthétiseurs, synclavier, basse synthétiseur, arrangements des rythmes, portasound
Dave Grusin : synthétiseurs, Fender Rhodes, arrangements des rythmes et des synthétiseurs
David Foster : synthesizer, arranger, rhythm arrangements, synthesizer arrangements
Bill Meyers : synthétiseurs, arrangements des rythmes
James Ingram : Arrangements des voix et des rythmes
Don Dorsey : programmations, synclavier, Programmations du synclavier
Bill Champlin, Steve George, Richard Page, Howard Hewett, Phillip Ingram, James Ingram, Cruz Sembello, Liza Miller : Choristes
"All-star choir" : Dara Bernard, Dylan Cannon, Christopher Cross, James Ingram, Michael Jackson, Peggy Lipton Jones, Quincy Jones, Kenny Loggins, Michael Mcdonald, Lionel Richie, Brenda Russell, Donna Summer, Dionne Warwick et Stevie Wonder
Jerry Hey : Trompette
Ernie Watts : Saxophone
Bill Reichenbach : Trombone
Gary Grant : Trompette
Johnny Mandel : Arrangements des cordes
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